Brauburger

Si j'ai choisi de commencer par cette bière, c'est pour convaincre mes lecteurs et lectrices -- qui sont surement inexistants -- de la sincérité de mon propos. En effet, que dire d'un blogueur qui promet de traiter des boissons humbles et qui se précipite parler de vins issus des terroirs les plus nobles ? Or de ceux-ci, nous en sommes loin puisque nous affrontons à présent la bière la moins chère que je connaisse.

Il s'agit donc d'une bière Brauburger de 50cl, à 4,5 degrés d'alcool. Si son nom tend à évoquer le bon vieux brasseur allemand, l'étiquette vend vite la mèche : nous avons bien affaire à une bière européenne. Comment le sait-on ? C'est simple :le mot bière est traduit en onze langues de l'Union, et l'assurance d'une premium quality est rédigée dans la langue officielle de fait de l'U.E -- l'anglais.

On me rétorquera que cette bière est bien allemande, brassée en Allemagne comme elle l'est. J'en conviens. Cependant, l'étiquetage suggère davantage l'Europe des 27 plutôt qu'une brasserie allemande du XIX^e siècle, car c'est cela qu'est censé représenter le portrait du petit bonhomme.

Quant à la somme modique dont on doit s'acquitter pour tâter de ce breuvage, disons qu'elle n'empêche pas grand monde de découvrir une Brauburger. J'en fis l'acquisition dans une grande surface pour le prix de €0,38 si mes souvenirs sont bons.

Or qu'en est-il de son goût ? Et bien, malgré ce que l'on pourrait croire, elle n'est pas mauvaise. Légèrement pétillante, plutôt claire, c'est une bière bien plus rafraichissante que forte. Non dépourvue d'amertume -- c'est l'apport du houblon -- cette bière n'est pas complexe. Mais il en va de même pour l'eau. Et les deux servent bien davantage à étancher le soif qu'à nous apporter des plaisirs gustatifs raffinés. La boire bien fraîche le soir en été ; elle sera certaine de vous détendre. La boire avec une pizza, s'en partager une avec un(e) ami(e) alors qu'il fait chaud, c'est recommandé. Car en ces moments-là, l'on n'a pas envie d'une ale aux arômes musqués. Non, on préfère alors un peu de fraîcheur, et non un goût écrasant.

Ceci dit, c'est bien le coca-cola des bières. C'est l'équivalant du pain sandwich leader price, la bière on ne peut plus industrielle. Filtrée jusqu'à ce qu'il n'en reste que l'arôme de houblon et l'eau, c'est une bière à qui il manque un corps. Ce que l'on retrouverait chez une autre bière blonde un peu plus chère. Mais pour étancher sa soif à un prix plus que raisonnable, cette bière ne connaît probablement point d'égal. Toujours est-il que l'on se demande s'il existe une autre bière à €0,48 par exemple au goût quelque peu plus épais.


Brauburger

Cannette de 50cl vendue à l'unité.
€0,38 dans la grande distribution.
Taux d'alcool : 4,5% du volume.

Pourquoi ce blog ?

N'y a-t-il déjà pas trop de blogs qui parlent de cuisine et de vin ? Ces recueils de commentaires, nous les connaissons tous, ces sites qui parlent des plats qu'on prépare, des vins qu'on déguste... Émaillés de jolies photos, ces blogs servent souvent à étaler le savoir, voire la culture gastronomique de l'écrivain qui se délecte à montrer au monde ses talents culinaires et sens raffinés. Ainsi va-t-il nous dévoiler bonnes recettes et grands crus, nous invitant parfois à entrevoir par là une certaine manière de vivre. Et c'est sur ce dernier terme qu'il faut insister. En effet, s'il y a quantité de blogs gastronomiques ou œnologiques fort utiles à quiconque se trouvant en mal de recettes ou de vin, il en est aussi d'une autre espèce. Ces derniers blogs ont pour but de démontrer la culture, le niveau de vie, voire même la bourgeoiseté qu'ont atteints ces esprits fins et aisés.

Mon blog se démarque de ces deux catégories (l'une louable, l'autre prétentieuse) dans la mesure où il s'intéressera à toutes sortes de boissons, allant des vins assez fins jusqu'aux bières de chantier du premier prix, en passant par le thé et café. Nous ne buvons pas que les grands crus : pourquoi ne écrirait-on que de ceux-ci ? Les boissons modestes qui font partie de notre quotidien, méritent-elles d'être délaissées ?

Telle est la (relative) originalité de ma démarche. Elle est certes frivole, mais le temps que je consacrerai à mon petit projet, je l'aurais accordé à un autre loisir. Ecrire quelque chose de léger peut détendre et égayer. Et si d'éventuels lecteurs et lectrices pensent de même, ce sera tant mieux !

Photo d'une tasse de thé de David J. Fred disponible sur le Wikimedia Commons sous une licence de documentation libre GNU.